Vous avez largement caricaturé cette proposition de loi : vous avez, par exemple, parlé de mandat impératif, qui ne figure même pas dans le texte. Une fois de plus, vous avez répété le mantra « Venezuela ! », comme si cela suffisait à clore le débat.
Au lieu de débattre sérieusement de ce que nous proposons comme l'un des débouchés politiques du mouvement social qui secoue de façon heureuse le pays, vous avez qualifié d'« irréalistes » les mesures que pourrait prendre le peuple s'il prenait son destin en main : de la part d'une majorité qui a mis le pays sens dessus dessous avec sa taxe carbone, c'est assez plaisant à entendre ! Vous avez brandi, une fois de plus, la peur du peuple, qui rétablirait la peine de mort ou remettrait en question des droits fondamentaux, voire les droits de l'homme et du citoyen, sans même voir que notre texte distinguait le référendum d'ordre législatif, soumis à la Constitution, dans laquelle nous souhaiterions inscrire l'interdiction de la peine de mort et le droit à l'interruption volontaire de grossesse, et le référendum constituant.
Enfin, vous avez largement caricaturé le référendum révocatoire. Mais comprenez, chers collègues, que lorsqu'une crise de cette ampleur secoue le pays et que deux légitimités, celle du Président de la République élu et celle du peuple qui porte des revendications manifestement majoritaires, s'affrontent, quel autre recours au suffrage universel serait préférable qu'un référendum révocatoire permettant une issue pacifique ? Vous avez balayé cette opportunité d'un revers de main.