Cette évaluation comparative conduira l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail – ANSES – à examiner, d'ici à la fin de 2020, les demandes d'autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires contenant du glyphosate. Les usages pour lesquels il existe des alternatives non chimiques et présentant des risques sensiblement moins élevés pour la santé humaine seront interdits. Écoutez-moi bien !
D'ores et déjà, depuis le 1er janvier 2019, l'utilisation de produits à base de glyphosate est interdite pour les usages des particuliers – c'est ce Gouvernement qui l'a décidé. Depuis début février, elle est également interdite pour tous les usages agricoles précédant les récoltes, afin d'éviter tout risque de résidus dans les produits destinés à la consommation. C'est une immense accélération !
Un centre de ressources recensant les alternatives au glyphosate destiné à la profession vient d'être mis en ligne par l'Association de coordination technique agricole – ACTA – , l'INRA et l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture, l'APCA, pour diffuser les bonnes pratiques et les alternatives au plus grand nombre. Là où une conversion est possible, nous avons besoin de diffuser, d'expliquer et de motiver.
La profession agricole est accompagnée financièrement dans cette transition agroécologique. L'État consacre 71 millions d'euros par an au financement d'actions de recherche d'alternatives aux produits phytosanitaires. Avec le plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles, il soutient l'investissement des exploitants. L'État apportera ainsi 250 millions d'euros pour faire muter l'agriculture et mettre fin à la dépendance aux produits phytosanitaires. Les aides publiques pourront même atteindre 500 millions d'euros grâce au Fonds européen agricole pour le développement rural – FEADER. Par ailleurs, les mesures agroenvironnementales et climatiques permettent d'accompagner les agriculteurs pour compenser les risques pris pendant la phase de transition. Enfin, 1,1 milliard d'euros est mobilisé d'ici à 2022 pour accompagner la conversion à l'agriculture biologique.
Mesdames, messieurs les députés, j'en appelle à votre sens des responsabilités. Nous avons tous la volonté de sortir du glyphosate et d'arrêter notre dépendance aux produits phytopharmaceutiques, mais l'intérêt général prime.
Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions, c'est de chercher la vérité et de la dire. Le courage, c'est d'aller à l'idéal, mais de comprendre le réel.