Lorsque j'ai été nommée coordinatrice des états généraux de l'alimentation à l'été 2017, ma feuille de route était claire : remettre autour de la table des acteurs interdépendants qui ne se parlaient plus, ne se faisaient plus confiance, ne nous faisaient plus confiance.
L'une des demandes de la profession agricole qui a émergé de ces états généraux fut justement de leur faire confiance. Cet état d'esprit a conduit nos travaux et nos débats tout au long de l'examen du projet de loi dit EGALIM : faire confiance aux agriculteurs.
Nos agriculteurs sont responsables, ils nous le prouvent chaque jour. La terre qu'ils travaillent est leur outil et ils oeuvrent pour son respect et sa préservation.
Je ne décrirai pas à nouveau les merveilleuses heures de débats que nous avons eues dans cet hémicycle à ce sujet, chaque personne présente s'en souvient. Ces débats nous auront permis de définir une méthode. Mieux, de la mettre en oeuvre.
Je laisserai le soin à mes collègues de détailler nos avancées, notamment Jean-Luc Fugit, Jean-Baptiste Moreau et Julien Dive, rapporteurs et président de la mission d'information sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate. Ils se sont engagés au quotidien aux côtés des filières pour atteindre l'objectif que nous partageons tous : sortir du glyphosate pour le plus grand nombre d'usages d'ici 2021.
Les avancées sont là ! Un centre de ressources permettant d'accompagner les agriculteurs vers les solutions alternatives a été mis en ligne début février.
Un préfet coordinateur, en la personne de Pierre-Etienne Bisch, a été nommé.
Les organismes de développement agricole, les réseaux d'expérimentation et de démonstration, l'enseignement agricole et les organismes de recherche, sont plus que jamais mobilisés pour développer et tester des solutions de remplacement aux usages du glyphosate mais aussi pour former les principaux acteurs en ce sens.
La mission d'information animée par nos collègues poursuit ses travaux pour s'assurer que chaque acteur converge vers la sortie du glyphosate d'ici 2021. Un rapport d'étape sera remis à la fin de l'année.
Ce n'est pas tout. Je souhaite consacrer les quelques minutes qui me sont imparties à une problématique plus globale : la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires.
J'entends dire, sur certains bancs, que nous ferions peu, voire rien, pour lutter contre leur utilisation. C'est faux. Quand quatre ministres – le ministre de la transition écologique et solidaire, le ministre de l'agriculture, la ministre des solidarités et de la santé, la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation – sont mobilisés dans le cadre du plan Ecophyto II + pour réduire de 50 % l'usage de produits phytopharmaceutiques d'ici 2025 : non, nous ne faisons pas rien !