Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du jeudi 21 février 2019 à 15h00
Interdiction du glyphosate — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

La raison en est simple : nous sommes attachés au débat. Le président de la commission a d'ailleurs dit lui-même que c'est la sixième fois que l'on parle de ce sujet et que les arguments se sont affinés au fil du temps. Il est par conséquent bel et bon que l'on puisse débattre de sujets transversaux, donc importants. Alors que le grand débat s'organise, comment se fait-il que le Parlement vote un renvoi en commission quand nous pourrions continuer d'échanger et de faire valoir des arguments contradictoires ? Je crois quant à moi à la force du débat parlementaire.

En outre, comme le ministre l'a très bien dit, qui a envie que l'on continue d'utiliser le glyphosate au-delà de cinq ans ? Personne ! Chacun sait que la transition doit avoir lieu, mais, comme le ministre l'a dit aussi, la concurrence des pays européens est là. Oui ou non, a-t-on le droit de placer nos agriculteurs français en difficulté ?

Plus encore, lorsque j'étais un jeune député de la majorité, membre de la commission des finances, qui s'intéressait au contrôle sanitaire – Éric Alauzet m'avait alors suivi – , j'ai eu le courage d'aller au Havre ouvrir des containers contenant certains produits en provenance d'Europe. J'ai pu vérifier que, lorsqu'ils avaient franchi les portes de l'Union européenne, il n'était plus possible de rien faire. J'avais alors formulé des recommandations pour que la qualité alimentaire soit au rendez-vous.

La perspective de cinq ans est tracée. M. le ministre a rappelé toutes les démarches qui ont été accomplies. Il est bon que nous puissions bénéficier d'un bilan d'étape, car il faut enfin sortir du glyphosate. Ne nous donnons pas bonne conscience en disant que notre combat sera terminé dans trois ans : nous savons tous, si nous sommes honnêtes et responsables, que nous ne pourrons pas y arriver.

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