L'évolution de nos modes de vie au cours des dernières décennies a profondément marqué notre consommation alimentaire, et l'alimentation industrielle a peu à peu pris la place que nous lui avons laissée à mesure que nous réduisions le temps que nous consacrons à cuisiner, et même à manger. Ainsi, nous consommons désormais six fois plus de plats préparés qu'en 1960, et la part de l'alimentation dans le budget des ménages est passée de 35 % il y a cinquante ans à 20 % aujourd'hui, soit presque moitié moins.
Nos modes de vie, donc, font de nous les consommateurs d'un service alimentaire qui est pour partie industriel. Il n'est pas question de nier cette réalité, quoi que l'on en pense, mais de permettre que ce service soit rendu sans effets délétères sur notre santé.
Or, si l'industrie se vante de nous fournir une alimentation sûre – vérité toute relative au vu des scandales alimentaires et sanitaires récurrents – , elle ne produit pas aujourd'hui une nourriture saine. Il n'existe désormais aucun doute scientifique sur ce point. Toutes les études internationales mettent en évidence les corrélations très fortes entre la consommation de produits transformés et le développement de maladies chroniques, voire de cancers.
Selon Santé publique France, quelque 20 millions de Français souffrent aujourd'hui de maladies chroniques et 49 % de la population de notre pays est en surpoids, dont 17 % frappés d'obésité. Notre pays compte maintenant plus de 4 millions de diabétiques. Au total, près de 40 % des décès sont attribués directement ou indirectement à une mauvaise alimentation.