Voilà pourquoi je ne peux pas ne pas revenir quelques instants sur le débat que nous avons eu la semaine dernière en commission des affaires sociales : le groupe La République en marche a supprimé les quatre articles de la proposition de loi, me plongeant dans la perplexité que vous imaginez.
Mes chers collègues, je ne souhaite pas que nous en restions aux crispations politiciennes. Je veux croire que nos différences partisanes ne conduiront pas au rejet de cette proposition de loi ; il ne faudrait pas faire perdre un temps précieux à nos concitoyennes et concitoyens.
J'ai entendu vos critiques, vos remarques et vos suggestions, et c'est pour cela que je présenterai tout à l'heure plusieurs amendements. Je proposerai ainsi une nouvelle rédaction de l'article 2, qui mentionnera explicitement les travaux de l'ANSES et de l'OQALI, et cela afin d'étayer de manière incontestable la réduction des teneurs en sel, en gras et en sucre des aliments transformés.
S'agissant de la réglementation de la publicité alimentaire en direction des enfants et des adolescents, je proposerai une nouvelle rédaction de l'article 3, que j'avais déposée en commission et dont nous n'avons pu débattre. En effet, la publicité alimentaire fait aujourd'hui appel à des techniques de neuromarketing qui agissent à des niveaux infraconscients et auxquelles nos enfants ne peuvent pas résister. Il s'agit d'un véritable lavage de cerveau.
Mes chers collègues, nous arrivons au moment où il va falloir discuter du texte de loi. Je voudrais que nous ayons tous conscience de la nécessité absolue de donner un cadre législatif à cette action. Je ne peux croire que, vu vos convictions et les engagements que vous avez pris il y a quelques semaines, vous reveniez sur le constat que nous avions alors partagé sur ce problème de santé majeur. Je vous demande donc de respecter votre parole – et de vous respecter vous-mêmes, en ne revenant pas sur ce qui était, il y a quelques semaines encore, vos convictions.