Il n'est pas acceptable qu'elle souhaite faire jouer le droit de la concurrence pour faire valoir ses brevets sur les semences agricoles. Il n'est pas acceptable que ce géant hideux soit en contact étroit avec les grands lobbies agro-industriels, par des montages dans lesquels les paysans deviennent, contre leur gré, les obligés d'intérêts financiers qui les écrasent.
Vous connaissez ces problèmes, comme moi, mais le périmètre de cette proposition de loi est plus restreint. Puisque nous ne serions sans doute pas d'accord sur les moyens ou sur la volonté de mettre au pas ces transnationales nocives pour l'humanité, nous vous proposons de voter un texte qui permet d'améliorer immédiatement la santé de nos concitoyens. Limiter les additifs dans les produits alimentaires est une nécessité publique. De la même façon qu'avec les pesticides, les effets cocktails induits par la présence de plus de cinq additifs alimentaires sont dangereux pour la santé. À l'ère des maladies chroniques, où cancers et pathologies lourdes se multiplient, c'est une mesure de salubrité publique que celle-ci. Nous suivons d'ailleurs, en la matière, une recommandation du Haut Conseil de la santé publique.
Dans le même esprit, notre proposition de loi dessine une trajectoire de réduction de la consommation de sel, de sucre et d'acides gras saturés dans les aliments transformés. Les accidents vasculaires cérébraux – AVC – et les maladies cardiovasculaires diminueraient de ce simple fait. L'action publique raisonnable suppose ce type de politique de santé publique qui, au lieu de culpabiliser en permanence les individus, traite le problème à la source : du côté des producteurs et des distributeurs.
Puisque nous en sommes aux distributeurs et que vous adorez la notion de fake news, les infox, il faut lutter contre les publicités à destination des enfants. En effet, quoi de plus mensonger et insultant pour l'esprit que de diffuser des publicités alimentaires auprès de publics jeunes, voire très jeunes ? Toutes les publicités de la sorte doivent être interdites. Nos jeunes, citoyens en devenir, n'ont pas à être soumis à la société de consommation. Leur corps ne doit pas être domestiqué et gavé par la diffusion de messages publicitaires incitant à la consommation de produits nocifs pour leur santé.