Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mercredi 11 octobre 2017 à 16h30
Commission des affaires sociales

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé :

Je précise qu'aucune modification des recettes ou des dépenses du FSV n'est prévue. Nous voulons ramener le déficit à 3,4 milliards d'euros en 2018, et à 800 millions d'euros en 2021.

S'agissant de la PAJE, je confirme à Mme Vidal que l'alignement des plafonds et de l'allocation de base avec le complément familial concernera 4 % des familles recevant aujourd'hui l'allocation de base de la PAJE, sur les 72 % de familles qui la reçoivent aujourd'hui. Ce qui se traduira par une diminution de revenu de 17 euros, passant de 185 euros à 168 euros par enfant, mais, pour beaucoup de familles, cette baisse sera compensée par d'autres types d'allocations. Ce seront donc les 4 % des familles les plus aisées qui seront touchées.

Par ailleurs, dans la mesure où il s'agit d'une mesure « de flux », elle ne concernera que les enfants nés à partir du 1er avril 2018, c'est-à-dire que ceux qui ouvrent actuellement droit à 185 euros ne verront pas leur situation modifiée.

Par ailleurs, nous allons lancer une grande concertation sur la question de la pauvreté des enfants et des jeunes. Si aujourd'hui le taux de pauvreté dans le pays s'est stabilisé à 13,14 %, le visage de la pauvreté a changé. Ce sont majoritairement des jeunes, particulièrement ceux qui sont âgés de moins de 25 ans, qui sont atteints. De plus, 3 millions d'enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Nous allons lancer une action volontariste fondée sur une concertation axée sur une stratégie nationale, dont le Président de la République donnera le départ lundi prochain. Pour ma part, j'ai rencontré toutes les grandes associations ; et je précise qu'une politique ne se résume pas à une seule mesure budgétaire portant sur une allocation.

Se saisir d'un problème aussi complexe que la pauvreté des enfants et travailler sur l'investissement social passe aussi par des mesures concernant l'école – comme le doublement des classes en réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP) – et par toutes les mesures que je prends en faveur des familles monoparentales ou des familles pauvres dans le cadre du PLFSS.

Enfin, le PLFSS pour 2018 est un PLFSS de redistribution. Les associations familiales notamment nous reprochent de toucher au principe d'universalité en utilisant la politique familiale comme moyen de redistribution en faveur de la lutte contre la pauvreté : je l'assume, et nous poursuivrons dans cette direction !

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