Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mercredi 11 octobre 2017 à 16h30
Commission des affaires sociales

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé :

Nous souhaitons promouvoir des modes de rémunération diversifiés pour les pharmaciens d'officine. Le mouvement est déjà enclenché, puisque sont rémunérés certains actes indépendants de la vente des boîtes de médicaments. Ainsi, la dispensation à des personnes âgées et à des enfants ainsi que la dispensation de certains médicaments spécifiques font déjà l'objet d'une convention prévoyant un entretien pharmaceutique. Est aussi prévue la possibilité d'une conciliation médicamenteuse pour certaines ordonnances complexes. Les pharmaciens d'officine sont aussi encouragés à participer à des expérimentations de vaccination, de manière à ce qu'ils deviennent des acteurs de santé publique en matière de prévention. Nous continuerons de travailler avec eux au sujet de la dispensation et de la vente de médicaments à l'unité.

Á ce propos, une expérimentation vient de se terminer en Bretagne. J'attends d'avoir pris connaissance du rapport pour apprécier si l'on peut aller plus loin dans la vente à l'unité, car si cette pratique offre probablement un intérêt pour l'observance et pour le coût, elle est aussi facteur de risque pour la traçabilité des médicaments vendus de la sorte.

L'obligation de vaccination antigrippale faite aux personnels de santé a effectivement été suspendue, les experts considérant que si la probabilité pour les soignants de contracter la maladie était accrue, la grippe n'exposait pas à un risque important cette population jeune, qui n'en tirait donc pas un bénéfice personnel significatif. Il ne faut surtout pas mettre en regard la vaccination antigrippale des personnels de santé et la vaccination des enfants avec les vaccins de la petite enfance, dont on escompte un bénéfice individuel important face aux risques de handicap, de mort ou de maladie sévère. Mais, parce que je considère qu'il y a un enjeu déontologique dans la couverture vaccinale antigrippale des personnels de santé, j'ai demandé aux ordres professionnels de sensibiliser leurs membres à ce sujet. Nous verrons, au cours des années qui viennent, si la couverture vaccinale antigrippale des personnels soignants augmente. Si tel n'est pas le cas, nous nous dirigerons peut-être vers des mesures plus incitatives – voire coercitives si l'on assiste à des épidémies comparables à celle de l'année dernière, qui a causé 16 000 décès supplémentaires liés à la grippe chez les personnes âgées de plus de 75 ans. Le débat reste ouvert, mais je ne souhaite pas inscrire cette obligation dans le PLFSS pour l'instant.

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