Le PLFSS pour 2018 fait état d'une économie à réaliser de 4,2 milliards d'euros. Elle porte pour plus d'un milliard d'euros sur le médicament, et fait suite à l'économie de 1,4 milliard d'euros demandée au même secteur en 2017. Paradoxalement, le médicament, qui est à l'origine de 15 % des dépenses, contribue à 45 % des économies. Á ce rythme, le risque est réel de pénaliser la capacité d'innovation de notre industrie pharmaceutique et de menacer sa compétitivité face à des concurrents installés dans d'autres pays européens dont la politique est aux antipodes de celle que vous menez. Cette politique aggravera en outre la situation déjà préoccupante des grossistes-répartiteurs et mettra en péril leur capacité à alimenter chaque jour les officines, qui connaîtront elles-mêmes des difficultés supplémentaires ; le service rendu aux patients en sera obéré.
Le coup de grâce vient d'être donné par la Cour des comptes, qui prône un traitement de choc décrit comme la panacée pour remédier au déficit de notre système de santé : la fermeture d'une pharmacie sur deux, soit la suppression de 10 400 des 21 400 officines de la France métropolitaine. Alors que la désertification médicale progresse partout, le pharmacien demeure le professionnel de santé de proximité, accessible sans rendez-vous sur l'ensemble de notre territoire. Après les déserts médicaux, allons-nous connaître les déserts officinaux ? Quelle est votre vision de l'avenir des officines, madame la ministre ? Pourquoi répéter année après année les mêmes mesures conventionnelles, dont la portée très limitée n'est pas à la hauteur d'enjeux d'une tout autre ampleur ?