Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du jeudi 21 février 2019 à 21h30
Fonds de soutien à la création artistique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Merci, madame la présidente. Je voudrais réponde très brièvement.

Vous avez détaillé la liste de toutes les aides qui existent, monsieur le ministre, et cité le pass Culture. J'entends bien, mais alors comment expliquez-vous l'immense précarité des artistes-auteurs ? C'est bien parce que je m'interroge que j'ai déposé cette proposition de loi.

Vous avez aussi évoqué la concertation autour du régime des artistes-auteurs depuis juin 2018. Je m'en réjouis, et j'espère qu'elle donnera lieu à un rapport.

Vous parliez de la diversité du fonds. Le principe de cette proposition de loi était de créer un fonds de solidarité artistique, et Mme Mette l'a très bien compris : cette solidarité devrait lier toutes les activités artistiques. Les gens du cinéma pourraient cotiser à ce fonds de création, qui aiderait, par exemple, un plasticien. À la solidarité intergénérationnelle, il associerait ainsi la solidarité entre les secteurs artistiques.

Mme Autain a, elle aussi, dit des choses très justes en parlant de la culture comme marchandise. Sur ce point, le groupe La France insoumise considère que l'exception culturelle ne consiste pas seulement dans la façon de faire française : elle est surtout une exception visant à placer la culture hors des traités commerciaux. Sinon, si nous incluons la culture dans les traités commerciaux, je crois que nous subirons, plutôt que nous ne créerons. L'exception culturelle, pour nous, tient vraiment à cela.

Mme Faucillon a prolongé mon exposé introductif, en expliquant que les fonds existants ne réduisent pas la précarité et la pauvreté des artistes. Elle a précisé que, même si le secteur culturel est le troisième secteur économique, il se caractérise par l'immense précarité de ceux qui y travaillent.

M. Favennec-Becot nous a présenté le rayonnement de la culture française et le facteur de richesse. Il a parlé du millefeuille des aides. Mais, je le répète, ces aides n'ont pas réduit la pauvreté ni empêché la précarisation des artistes-auteurs. Je veux bien qu'une meilleure utilisation des aides soit possible, mais j'attends alors qu'elle se traduise par une meilleure efficacité.

Mme Bergé nous a expliqué que la culture engendrait en Europe 500 milliards d'euros, et que 7 millions d'individus étaient concernés. C'est très bien. Elle a aussi détaillé toutes les aides que l'on a apportées à la culture, mais celles-ci sont allées au secteur de la diffusion ! Or je parle, moi, de la création, qui est un autre secteur. La création a lieu en amont de la diffusion, et les diffuseurs vivent effectivement beaucoup mieux que les créateurs.

Mme Bergé a repris la question de M. le ministre sur la répartition des taxes : oui, les taxes doivent être réparties de manière solidaire entre les secteurs d'activités de la culture. Elle a aussi cité M. Lang, qui disait qu'il ne voulait pas d'ingérence dans le milieu culturel. Mais il y a une limite entre l'ingérence et le désengagement de l'État !

Vos propos, monsieur Reiss, m'ont fait craindre une incompréhension du texte. Peut-être est-ce de ma faute, et ne l'ai-je pas assez bien détaillé, mais vous avez, je crois, complètement confondu la diffusion et la création. Vous nous avez détaillé un certain nombre d'aides à la diffusion qui, vous avez raison, existent – mais moi je vous parle de création.

Madame Mette, vous avez raison, et je conclurai sur ce point : vous avez compris que cette proposition de loi visait à une solidarité du monde artistique envers ses créateurs. Merci de l'avoir compris. Vous nous avez vous aussi parlé du millefeuille des aides, mais, je le répète, ces aides n'ont réduit ni la pauvreté ni la précarité des artistes-auteurs.

Merci à tous, et merci, madame la présidente, pour ces quelques minutes que vous m'avez accordées.

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