Ma question portera sur les morts pour la France de la quatrième génération du feu.
Je me suis rendu lundi à Montpellier, ou j'ai rencontré la maman de feu le maréchal des logis Pierre-Olivier Lumineau, décédé le 9 juin 2012 ans en Afghanistan, tué aux côtés de l'adjudant-chef Thierry Serrat, du maréchal des logis-chef Stéphane Prudhom et du brigadier Yoann Marcillan, dans un attentat commis par une bombe humaine. J'ai, bien entendu, associé à ma démarche notre collègue Patricia Mirallès, qui est membre de cette commission, mais aussi députée de la circonscription où je me suis rendu.
Mme Pascale Lumineau a créé une association, baptisée « De la pierre à l'olivier », pour essayer de faire reconnaître, d'une manière purement solennelle et honorifique, les parents d'enfants morts au combat. Car nous avons des dispositifs pour les orphelins et pupilles de la Nation, pour les conjoints, pour les veuves, mais notre langue, pourtant riche, n'a pas de mot pour un parent qui a perdu son enfant au combat, mort pour la France.
Dans la plupart des cas, il s'agit de jeunes hommes qui n'avaient pas encore fondé de famille. Cette mère, comme d'autres membres de la famille, a d'ailleurs d'autres enfants qui sont aussi ans nos effectifs. Ceux d'entre nous qui se sont rendus au Niger au mois d'octobre ont ainsi pu croiser sur un plateau médical sa fille.
Ces parents souhaiteraient obtenir une reconnaissance, c'est-à-dire être reconnu pour le fait qu'ils ont perdu un enfant pour la nation. Leur fils appartenait au 40e régiment d'artillerie stationné dans l'Est, tandis qu'elle vit à Montpellier. Elle vit dans un environnement qui ignore sa situation, alors qu'elle garde un attachement fort pour nos armées.
Madame la ministre, dans la mesure où vous avez voulu et rédigé cette loi de programmation militaire « à hauteur d'homme » incluant un engagement fort pour les familles, je voulais savoir si vous aviez une réflexion en ce domaine. Pourrions-nous envisager un protocole à l'attention des directions des délégués militaires départementaux, de manière à ce qu'ils informent les unités les plus proches qu'il existe des parents qui seraient heureux et honorés d'être invités à des cérémonies de prise d'armes au 14 juillet ?