Ma question porte sur la réduction des pesticides dans les appellations d'origine contrôlée (AOP).
Pour la vigne, il est possible aujourd'hui de sélectionner des cépages naturellement résistants aux maladies cryptogamiques. Ils permettent également de supprimer l'exposition des agriculteurs et des riverains aux pesticides, garantissant l'absence de résidus dans les vins pour la consommation tout en assurant la protection de notre environnement.
La mise en culture biologique n'est pas satisfaisante, car le sulfate de cuivre est toléré et les tracteurs sont deux fois plus utilisés qu'en culture conventionnelle, ce qui donne des sols compactés, qui plus est chargés de cuivre, sans parler du bilan carbone. Face aux enjeux environnementaux, l'utilisation des cépages résistants apparaît comme un levier majeur de réduction de la consommation de produits phytosanitaires, puisqu'ils permettent d'éviter quinze à vingt traitements par an nécessaires pour combattre le mildiou et l'oïdium. Ces cépages ne sont pas des OGM, mais sont créés par reproduction sexuée de la vigne. De surcroît, le réchauffement climatique va nous contraindre à adapter nos cépages à nos terroirs.
Alors que, le 25 septembre dernier, le Gouvernement a réaffirmé son engagement d'obtenir avant la fin du quinquennat des progrès significatifs quant à l'interdiction de l'usage des substances dangereuses, pouvez-vous nous confirmer votre volonté à encourager le développement des cépages résistants, à autoriser la modification de la réglementation en accord avec la filière permettant l'introduction de ces cépages dans nos AOP et à défendre, à Bruxelles, la réorientation des aides vers la conversion variétale pour contribuer à la diminution des intrants et anticiper les effets du réchauffement climatique.