Une forte exigence de justice traverse la société. Pour l'immense majorité de celles et ceux qui vivent de leur force de travail, la rémunération du travail, précisément, est en berne. La logique de modération salariale à l'oeuvre en France est pour partie inscrite dans des textes européens. Nous pensons qu'il est temps d'en changer en augmentant résolument les salaires et la rémunération du travail. La richesse est produite par le travail mais captée par un petit nombre, notamment les actionnaires. Toutes les statistiques confirment ce transfert de la valeur ajoutée du travail vers le capital. Nous ne pouvons plus laisser perdurer cette logique destructrice pour nos sociétés.
Nous voulons donc une juste rémunération du travail. Vous affirmez, chers collègues de la majorité, votre volonté d'augmenter le pouvoir d'achat, mais on ne peut pas encore constater sa concrétisation. Si le capital n'était pas mis à contribution, toute augmentation du pouvoir d'achat serait autofinancée et relèverait donc du mirage. Vous avez aussi annoncé à plusieurs reprises votre volonté de réduire de coût du travail, mais cela se traduit systématiquement sur la fiche de paie des salariés. Il faut sortir de cette spirale mortifère.
Loin de s'en tenir à de simples slogans, le groupe GDR a formulé des propositions concrètes qui tiennent compte de la complexité de l'économie et de la place qu'y occupent les TPE et les PME. Le système que nous prônons est certes plus élaboré que celui du CICE, une mesure aveugle qui a produit des effets très contestables. Nous proposons d'enclencher un cercle vertueux en sortant de l'opposition entre l'emploi et les salaires, qui alimente la spirale dont j'ai parlé dans laquelle le travail est mal reconnu et mal rémunéré, et qui ne résout pas le problème de l'emploi. La proposition de loi qui vous est soumise vise à répondre à des aspirations profondes et nous espérons que cette discussion pourra aboutir.