Intervention de Julien Aubert

Réunion du mercredi 20 février 2019 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Je commencerai par répondre aux arguments du groupe majoritaire concernant ce texte. L'augmentation de la prime d'activité ne saurait selon moi être placée sur le même plan qu'une augmentation du SMIC. En effet, la prime d'activité est en réalité une subvention qui permet de disposer d'un reste à vivre acceptable. Elle est payée par le contribuable dans une logique de revenu universel que certains ont autrefois prônée. Elle n'entre pas dans le calcul de la retraite. C'est donc certes un palliatif de court terme qui ouvre un accès au pouvoir d'achat, mais ce n'est aucunement une solution structurelle.

En face, le rapporteur nous propose une solution structurelle d'augmentation. Ma principale critique porte sur le fait que votre analyse se fait en termes nominaux : le problème ne tient pas tant au revenu qu'à ce qui peut en être fait. Il n'est que de constater l'évolution des prix du logement : dès lors qu'en vingt ans, le prix du mètre carré parisien a doublé voire triplé, comment voulez-vous qu'un smicard puisse se loger à Paris ? Il en va de même des prix de l'énergie : le prix de la facture d'électricité a bondi de 40 %. Autrement dit, la réflexion sur le niveau du salaire ne peut pas être décorrélée du reste à vivre et du système fiscal adossé au salaire, qui permettent de jouir d'un mode de vie décent. De plus, en se concentrant perpétuellement sur le salariat, on oublie d'autres catégories de population comme les agriculteurs et les indépendants qui, eux, ne sont pas concernés par ce type de mesures alors qu'ils rencontrent aussi des problèmes réels.

Enfin, pour transcender les critiques qui vous ont été adressées par nos collègues communistes et socialistes, il existe en effet un déport de la valeur ajoutée du travail vers le capital. Pour y répondre, il faut faire des salariés des capitalistes. C'est le projet de la participation que défendait autrefois le général de Gaulle, et c'est selon moi la seule manière de surmonter ce dilemme.

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