Intervention de Marie-Jo Hamard

Réunion du jeudi 24 janvier 2019 à 11h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Marie-Jo Hamard, vice-présidente du conseil départemental de Maine-et-Loire :

L'une des questions relatives à l'expérience du Maine-et-Loire concernait la compétence. Il faut savoir que la décision de s'engager dans cette démarche avait été prise en 2014. Elle faisait suite à la réflexion que nous avions conduite lors de l'élaboration de notre charte du développement durable et de l'environnement, mise en place en 2010. La volonté d'agir du département s'était notamment traduite par la création, avec le syndicat d'électricité, de la SEM Anjou Energies Renouvelables, devenue depuis Alter Energies. Il s'agissait donc d'inscrire le département dans la transition énergétique. Cela faisait également écho à la volonté de porter un regard sur l'aménagement du territoire et d'avoir une politique volontariste visant à maintenir l'agriculture, en lien avec l'ensemble des partenaires. Le département du Maine-et-Loire avait considéré qu'il pouvait être dans cette logique un véritable relais, en même temps qu'un lien et un partenaire susceptible de fédérer l'ensemble des acteurs susceptibles de travailler autour de la thématique de la méthanisation. C'est dans cet esprit que nous nous sommes engagés dans cette démarche, tout en ayant en tête l'importance et la diversité de l'agriculture dans le département, laquelle représente une réelle source d'emploi. Il nous semblait essentiel de ne pas perdre de vue le fait que la terre a avant tout une vocation nourricière. Rien n'empêche toutefois de valoriser les effluents, tout en permettant une bonne réintégration des digestats au niveau du sol.

Concernant la planification, l'élaboration du schéma nous a permis d'identifier la ressource potentiellement méthanisable. Nous avons ainsi considéré que 30 % à 40 % de la ressource permettraient la mise en place d'une cinquantaine de méthaniseurs, soit effectivement environ un tous les douze kilomètres. Dans ce contexte, l'acceptabilité en Maine-et-Loire est aujourd'hui satisfaisante : nous n'avons pas été confrontés à des levées de boucliers allant à l'encontre du développement de la méthanisation. Il est vrai que les réflexions sont conduites de façon partenariale, collective, ce qui évitera sans doute aussi d'essaimer les méthaniseurs. Le potentiel de ces installations a apparemment été bien compris et accepté. Nous ne sommes toutefois pas à l'abri d'éventuelles résistances de la part d'associations, comme cela a pu être le cas dans le domaine de l'éolien notamment.

Quant aux élus, il est vrai que l'on entend régulièrement parler de l'absence de retombées fiscales pour les territoires. Les choses évoluent toutefois. Sont présents au sein de la SEM Alter Energies le département, le syndicat intercommunal d'énergies de Maine-et-Loire (SIEML) et les financeurs. Dans un premier temps, les projets conduits étaient essentiellement dédiés au photovoltaïque. Aujourd'hui, la volonté est de faire entrer au capital les neuf établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), afin qu'ils deviennent de vrais partenaires en matière de développement des énergies. À partir de là, les élus sont complètement investis et ont une réelle capacité à décider et à porter les projets. Nous sommes aujourd'hui en réflexion sur des projets éoliens dans lesquels la SEM pourra entrer dans une société par actions simplifiée (SAS), en apportant des financements. Ces SAS sont également souvent portées localement par des collectifs de citoyens. Nous voudrions essayer d'avancer de la même manière pour faciliter la mise en place des méthaniseurs, en développant une démarche similaire de collaboration financière, afin de répondre aux préoccupations de bouclage des financements sur de tels projets.

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