Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé et concerne au plus haut point la vie des femmes.
Partout sur le territoire, nous constatons depuis des années une diminution importante du nombre de gynécologues médicaux en poste. Depuis longtemps aussi, les associations, et singulièrement le comité de défense de la gynécologie médicale, se mobilisent contre les conséquences néfastes de la suppression de la spécialité « gynécologie médicale », alors qu'elle permet l'accompagnement dès le plus jeune âge des femmes dans tous les aspects de leur vie et de leur santé, sexuelle et physique.
Certes, suite à des nombreuses pétitions et manifestations, des postes ont été rouverts – 41 en 2013, 68 en 2015 et 82 en 2018 – , mais cela ne suffit pas pour répondre aux besoins.
Aujourd'hui, 62 % des gynécologues médicaux en exercice ont atteint 60 ans ou plus, et il est difficile de les remplacer en raison du nombre insuffisant de jeunes formés et du peu de reconnaissance accordée à ce diplôme.
Ni les médecins généralistes ni les sages-femmes ne sont réellement en mesure d'assurer correctement le suivi gynécologique des patientes. Les étudiants qui veulent devenir généralistes doivent choisir, au cours de leur formation, entre un stage en gynécologie ou en pédiatrie, c'est-à-dire qu'ils ne passent que quelques mois dans un service de gynécologie à l'hôpital public.
Cette situation est d'autant plus grave que de plus en plus de maternités ferment en province, ce qui est difficile à justifier, tant sur le plan sanitaire que sur celui de l'accompagnement ou de l'aménagement du territoire : les patientes seront contraintes de multiplier les déplacements pour se faire suivre.