Le prochain Conseil européen doit nous donner la possibilité d'avancer en ce sens.
L'Europe libre, c'est d'abord une Europe qui s'affirme sur la scène internationale comme la puissance économique qu'elle est. L'heure est aux blocs continentaux, et nous ne pouvons rester désarmés face à des concurrents souvent hostiles. C'est pourquoi il convient de moderniser nos règles de concurrence, non pour cibler tel ou tel géant extra-européen, mais pour permettre l'émergence de champions européens dans des secteurs stratégiques. Le transport, l'énergie, l'alimentation ne sont pas seulement des marchés : ce sont aussi des atouts pour l'Union. Je salue donc l'initiative prise par l'Allemagne et la France en faveur d'une véritable stratégie industrielle européenne. Sans elle, nous nous condamnerions à subir la loi des autres blocs continentaux.
L'Europe de la protection doit permettre aux citoyens d'exprimer leurs opinions politiques sans que leurs choix ne soient biaisés par la manipulation de l'information. La sincérité du scrutin est une condition sine qua non de la bonne santé de la démocratie européenne. La France a déjà pris ses dispositions, mais nous espérons, madame la ministre, que le Conseil européen réaffirmera la nécessité de nous protéger des manipulations qui ont altéré certaines élections passées.
L'Europe a une voix singulière à faire entendre dans le monde d'aujourd'hui. Nous voulons éviter le piège mortel du racornissement sur les frontières nationales. L'Europe est le bon échelon, qu'il s'agisse des relations commerciales, de la politique de défense, de la gestion des flux migratoires ou de la lutte contre le dérèglement climatique.