Des progrès ont déjà été accomplis au cours du début du mandat de Mme Mogherini, avec l'instauration d'une sorte de double casquette concernant la politique étrangère et de sécurité commune – PESC – , mais nous pouvons et devons améliorer encore la qualité de la prise de décision et faciliter la recherche du consensus. Il faut commencer par des solutions pragmatiques, par exemple faire en sorte que le Conseil européen des affaires étrangères joue un rôle central pour orienter l'action extérieure de l'Union européenne.
Il faut également faire en sorte que le haut représentant et le SEAE soient des outils permettant l'application de ces orientations, et non les instruments d'une vingt-neuvième diplomatie – ce qui est parfois notre inquiétude.
Au-delà, se posent des questions de méthode. Il est important que les pays les plus engagés, les plus volontaires, les plus ambitieux puissent parler ensemble de politique étrangère, de politique de sécurité à l'échelle européenne tout entière. C'est l'objectif de la proposition de créer un Conseil de sécurité européen : il ne s'agit pas de se substituer aux décisions de l'Union européenne, mais de les préparer avec ceux des pays de l'Europe au sens large – et pourquoi ne pas y associer le Royaume-Uni ? – qui ont une politique extérieure et une politique de défense particulièrement volontaires.