Vous avez raison de souligner, monsieur le député Viala, l'impact du Brexit sur le prochain budget européen. J'aurais aimé qu'un certain nombre de responsables politiques français, qui se sont félicités du Brexit et qui y ont applaudi, réfléchissent aux conséquences du départ d'un contributeur important de l'Union européenne. Ces mêmes responsables vont aujourd'hui voir les agriculteurs en leur disant : c'est terrible, le budget de la PAC risque d'être affecté. Que n'y avaient-ils pensé plus tôt ?
En ce qui nous concerne, nous avons examiné le projet de budget présenté par la Commission européenne en 2018 pour la période 2021-2027. Il comporte certes des avancées mais prévoit une baisse significative des crédits affectés à la PAC. C'est inacceptable et nous refusons donc ce projet de budget. Nous n'avons cessé de l'affirmer à la fois à la Commission et à nos partenaires. Nous avons réuni vingt autres États membres pour réclamer un maintien du budget de la PAC à vingt-sept.
Nous sommes particulièrement préoccupés par le maintien du premier pilier, celui des aides directes, dont nous savons à quel point il est essentiel aux revenus des agriculteurs. Dans combien de départements les subventions versées par l'Union européenne sont-elles supérieures aux revenus des agriculteurs ! Je le sais d'autant mieux que je me déplace régulièrement à travers le pays et, chaque fois, je rencontre des agriculteurs pour parler de la PAC qu'ils souhaitent. Ils souhaitent une PAC modernisée, une PAC qui permette de participer à la transition écologique, une PAC grâce à laquelle ils pourront faire face aux crises, qu'elles soient sanitaires, climatiques ou simplement des crises de marché.
Ils ne sont donc pas des conservateurs de la PAC, mais ils souhaitent pouvoir compter sur elle pour accompagner leur transition, leur modernisation. Ils peuvent compter sur le Gouvernement pour défendre ces préoccupations à l'échelle de l'Union européenne.