Vous vous préoccupez également, avec raison, des conditions de distorsion de concurrence concernant le secteur agricole, soit au sein de l'Union européenne, soit avec les pays tiers. Ce secteur n'est pas le seul à y être exposé, mais il l'est certes particulièrement. Grâce à l'Union européenne, nous avons la chance d'être dans un espace où les règles communes sont nombreuses. Imaginons ce qui se passerait si on la démantelait demain : interdirions-nous l'importation de produits étrangers ? Je ne le crois pas, mais nous aurions la certitude que leurs producteurs ne leur appliquent pas les mêmes normes que nous aux nôtres.
La France doit évidemment aller vers encore plus d'harmonisation – d'harmonisation vers le haut. J'ai déjà évoqué, par exemple, la question du glyphosate : le Gouvernement a obtenu que l'autorisation de mise sur le marché ne soit pas maintenue à quinze ans, comme il était envisagé au départ, ni même à dix ans, mais à cinq ans. Et le Gouvernement ne mettra jamais nos agriculteurs en difficulté du fait de distorsions de concurrence. Nous avons l'espace agricole le plus sûr et le plus sain du monde. Et nous devons le préserver.