C'est important de le rappeler : même s'il baisse, nous sommes encore l'exception.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, je ne vais pas les rappeler. Ce sont effectivement des questions de société telles que la mise en couple tardive ou l'âge moyen de la maternité, qui est de plus en plus élevé. Il est surtout important de modifier le regard porté par notre société sur le travail et les femmes. C'est l'objet du chantier mené par Muriel Pénicaud et Marlène Schiappa sur l'égalité femmes-hommes ou hommes-femmes face au travail, visant à permettre une appréciation plus juste. Cette égalité doit être inconditionnelle du travail, de la grossesse, de la maternité – ou de la paternité.
L'ampleur des effets potentiels de la politique familiale est difficile à évaluer, en France comme ailleurs. En France, il semble que le soutien public apporté aux familles, notamment les plus modestes, a permis d'atténuer les effets de la crise de 2008, et donc son impact sur la fécondité. Afin d'encourager la natalité, la priorité des politiques familiales sera toujours la même : permettre aux familles de concilier vie familiale et vie professionnelle. Comment aider ces mères à continuer d'aller travailler, et concilier un mode de garde – collectif ou individuel – qui offre une sécurité de l'esprit pendant que les parents vont travailler, et permet également de répondre plus largement à la question des horaires atypiques ou à celle de la mobilité – comment faire garder son enfant lorsque l'on a une heure de trajet ? Ce sont des questions auxquelles la société doit apporter une réponse. Il ne s'agit pas uniquement de fécondité, c'est une question de société, d'ensemble, pour laquelle il faut prendre en compte la cellule familiale dans sa globalité.