En vous écoutant, monsieur le ministre, je me dis que nous ne mettons pas le même sens derrière les mots : « renforcement de l'école rurale ». À chaque collègue qui vous interroge, vous répondez que le ministère fait des efforts, que les postes sont globalement maintenus dans le département concerné, voire augmentés.
Mais la réalité vous rattrape. J'évoquerai, à titre d'exemple, le cas de l'école de Notre-Dame-de-Courson, dans la commune dont j'étais maire jusqu'à mi-2017. Dans le passé, ce territoire a déjà fait l'effort de faire évoluer son fonctionnement scolaire, en créant un RPI – regroupement pédagogique intercommunal – avec une autre commune. Aujourd'hui, on y trouve quatre classes, sur deux sites, Meulles et Notre-Dame-de-Courson.
Vos services proposent de supprimer l'un des quatre postes d'enseignement, au motif d'une prévision d'effectifs que les parents d'élèves et les élus estiment minorée de 10 %. Monsieur le ministre, au prétexte de dédoubler quelques classes de CP dans les zones d'éducation prioritaire et en zone test, vous fermez des centaines de classes en milieu rural.
Chaque citoyen français, chaque écolier français a le droit à un traitement équitable. Les écoles rurales requièrent la même attention que les écoles de banlieue ou des îles bretonnes.