Monsieur le ministre, au moment où s'établit dans chaque département la carte scolaire en vue de la prochaine rentrée, je souhaiterais à nouveau vous alerter sur la situation de l'école en milieu rural et sur le sentiment d'injustice qu'inspire l'annonce de nombreuses fermetures de classes là où, souvent, l'école est le dernier service public, le dernier vecteur d'attractivité d'une commune.
Les territoires ruraux supportent la majorité de ces fermetures. Dans la Sarthe, par exemple – mais l'expérience est vécue à l'identique dans de nombreux territoires – , sur les trente-quatre fermetures annoncées pour la rentrée prochaine, vingt-six concerneront une école située en milieu rural.
Si nous entendons l'argument de la baisse démographique et la nécessité de faire face à l'extension aux CE1 du dédoublement obligatoire en éducation prioritaire, force est de constater que cette dernière mesure s'opère encore et toujours au détriment des écoles rurales. Car, en décidant de réduire fortement les seuls effectifs des CP et CE1 de l'éducation prioritaire sans créer les postes nécessaires, vous êtes contraint au redéploiement de moyens, de sorte que vous faites peser une part de votre réforme sur les autres classes et sur les autres territoires.