Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Votre question en comporte plusieurs, mais vous m'interrogez principalement sur l'objectif de justice sociale que nous poursuivons au travers des différentes réformes comme celle du lycée.

Je crois que la réforme du lycée général, à laquelle vous avez fait référence, va dans le sens de la justice sociale, en particulier sous l'angle de l'orientation que vous avez choisi de souligner. Si la situation actuelle était satisfaisante, vous le diriez, mais vos propos mêmes montrent bien qu'il faut faire évoluer les choses.

Jusqu'à présent, lorsque vous ne choisissiez pas la section S de la voie générale, de facto, après la classe de seconde, vous vous fermiez une série de portes. Il existait une hiérarchie explicite ou implicite des sections de la voie générale en France. C'est un fait. C'est pour cela que je suis très surpris d'entendre aujourd'hui des critiques affirmer aujourd'hui que nous créons une orientation précoce, alors que c'est tout le contraire. Il y aura désormais une réversibilité des choix, et des possibilités de passerelles. Une vision beaucoup moins standardisée du parcours de l'élève est possible.

Il y a aussi un effet psychologique que je considère comme très positif. En effet, désormais, on se pose, en classe de seconde, des questions qu'on ne se posait pas auparavant à ce stade. Elles venaient trop tard, par exemple à la fin de la terminale, et il en résultait des choix très aléatoires pour entrer dans l'enseignement supérieur. Aujourd'hui, je constate que des élèves de seconde s'interrogent sur les programmes d'informatique ou d'histoire en première, et sur le rapport que cela peut avoir avec ce qu'ils ont envie de faire après le baccalauréat. Ils se décident en fonction de cela. Se poser ce genre de questions, c'est précisément ce qui va améliorer la justice sociale, parce que cela oblige tous les élèves, quel que soit leur milieu social, à se poser les bonnes questions.

Si, de surcroît, comme nous l'avons prévu, plus de temps est consacré à l'orientation, et que ce temps relève d'acteurs différents, à commencer par les professeurs principaux, alors oui, nous nous donnons les moyens d'accompagner tous les élèves, quel que soit leur milieu social, vers des choix exercés dans une plus grande continuité et beaucoup mieux maîtrisés. Sous cet angle aussi, la réforme du lycée va dans le sens, non seulement de l'élévation du niveau général mais aussi de la justice sociale.

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