Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

En janvier dernier, lors d'un déplacement à l'occasion du grand débat national, le Président Macron l'a rappelé : « L'école et la santé, ce sont les deux moteurs de notre investissement car ce sont des investissements sur l'humain. » Le groupe Libertés et territoires ne peut bien sûr qu'être d'accord. Ce constat est d'autant plus partagé dans les territoires ruraux qu'isolés, ils sont les premiers à souffrir des fermetures de services publics, dans le domaine de la santé certes, mais aussi de l'éducation.

Pourtant, au premier abord, à la lecture des chiffres, les investissements semblent plutôt positifs. L'éducation constitue le premier budget de l'État devant la défense et la santé, avec en 2017, plus de 150 milliards d'euros investis. Mais les comparaisons internationales conduisent à relativiser ce constat. Ainsi, la France est l'un des pays les plus mal classés de l'OCDE en termes d'investissements éducatifs : depuis 1995, la part de la richesse nationale consacrée à l'éducation a perdu un point de PIB, passant de 7,5 % à 6,5 % ; les dépenses sont, en moyenne, 15 % moins élevées pour les élèves en élémentaire que dans les autres pays de l'OCDE ; s'agissant de l'enseignement supérieur, nous savons que les universités connaissent des difficultés, je pense aux dizaines de postes gelés à la rentrée à Lille, et ce n'est qu'un exemple, les universités françaises étant nombreuses à accuser des budgets insuffisants alors même que le nombre d'étudiants est en hausse. Le principal problème est la sous-dotation persistante de l'État, bien en dessous, là encore, de la moyenne des pays de l'OCDE.

En parallèle, le Gouvernement met en place de nouvelles politiques éducatives. Pas de grande réforme Blanquer, mais un certain nombre d'évolutions : je pense notamment à la réforme du baccalauréat, qui soulève, entre autres, des questions en termes d'investissement numérique, au dédoublement des classes de CP et CE1, ou encore tout récemment à l'abaissement à 3 ans de l'âge de l'instruction obligatoire, ce qui nécessite de s'organiser dans les locaux, en créant notamment assez de dortoirs, etc. Certaines de ces réformes peuvent sonner comme de belles promesses pour l'éducation de nos enfants. Si les idées sont bonnes, la question des moyens ne s'en pose pas moins.

J'en viens donc à ma question, d'ordre général mais importante : comment le Gouvernement compte-t-il financer l'ensemble des mesures annoncées ? Les collectivités territoriales supporteront-elles seules, comme certaines en expriment la crainte, les coûts et les investissements nécessaires à la mise en oeuvre de vos réformes ?

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