Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Madame la députée, votre question qui porte notamment sur les mathématiques est importante : je n'ignore pas que le sujet fait l'objet de débats et suscite parfois des inquiétudes. Il est parfaitement normal qu'un bouleversement aussi important que cette réforme du baccalauréat et de la voie générale donne lieu à autant d'interrogations sur l'avenir des spécialités.

Dès lors ce débat ne me surprend pas. Il est néanmoins important de rappeler un certain nombre de réalités. Tout d'abord, les mathématiques sont incontestablement la discipline la plus présente dans la nouvelle architecture. Il est très paradoxal de voir autant d'inquiétudes se manifester autour de cette discipline alors qu'il s'agit de la seule dont on peut dire qu'elle figure dans chacun des trois blocs de la réforme.

Contrairement à ce que j'ai entendu dire dans beaucoup d'endroits, elle est présente dans le bloc commun, au travers des enseignements scientifiques, lesquels comportent bien des mathématiques. Elle l'est également sur un mode que l'on peut qualifier d'inductif ou de pratique, car c'est au travers de grandes problématiques scientifiques que l'on retrouvera des mathématiques. Nous avons en cela suivi les recommandations du rapport Villani-Torossian : nous avons voulu des mathématiques pour tous, des mathématiques qui fassent envie aux élèves, quel que soit leur profil. Ces mathématiques seront donc enseignées en seconde, en première et en terminale, au sein du bloc commun.

Il est assez étonnant que certains s'interrogent sur une absence possible des mathématiques alors même qu'aujourd'hui, en section L, les élèves de première et de terminale n'en font pas du tout ! Demain, dans la nouvelle organisation, tous les élèves feront au moins un peu de mathématiques – sans doute assez simples, mais c'est tant mieux, car cela doit s'adresser à tous les élèves.

Ensuite, les mathématiques pourront bien sûr être choisies comme enseignement de spécialité. Nous pouvons même parier qu'il s'agira de la discipline la plus suivie parmi les douze enseignements proposés. Elle n'est donc en rien rétrogradée.

Enfin, il s'agit de la seule discipline que l'on trouve deux fois parmi les options, à la fois comme mathématiques expertes, à raison de trois heures, complétant l'enseignement de spécialité – soit neuf heures de mathématiques au total pour les élèves les plus matheux, contre huit aujourd'hui en terminale S, ce qui correspond bien à un renforcement – et comme mathématiques complémentaires, avec trois heures d'enseignement pour ceux qui, n'ayant pas choisi cette discipline en enseignement de spécialité, souhaiteront quand même faire un peu plus de mathématiques afin par exemple de compléter les enseignements de SVT, physique, ou économie. Par ailleurs, les programmes d'autres disciplines comporteront, de façon intégrée, des mathématiques : je pense notamment à ceux d'économie.

Enfin, il faut rappeler que la révision des programmes a été l'occasion de rendre plus approfondis les programmes de mathématiques, au nom même de l'un des principes de cette réforme qui est que l'on est capable d'approfondir davantage ce que l'on choisit, et donc que l'on aime bien.

Comme l'a souligné Cédric Villani, plus qualifié que quiconque sur le sujet, les mathématiques sortent renforcées de la réforme. Il faut donc, sur ce point, rassurer face aux inquiétudes qui se font jour, bien sûr de bonne foi.

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