Intervention de Emmanuelle Anthoine

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Débat sur la judiciarisation et la criminalisation de l'action militante

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Anthoine :

Paris, Bordeaux, Toulouse, Clermont-Ferrand et tant d'autres : les villes de notre pays ont eu à souffrir des excès destructeurs d'une minorité agissante de casseurs. À chaque fois, c'est la consternation pour nos concitoyens qui découvrent leur cité rendue méconnaissable par le passage de ce flot dévastateur. Vitres brisées, commerces vandalisés, banques incendiées, arrêts de bus ravagés, poubelles renversées auxquelles on a mis le feu, tags insultants et menaçants, c'est le chaos qui s'invite dans l'espace public depuis de longs mois. Surtout, ce sont les biens publics, financés par les impôts de tout un chacun, pour le bénéfice de l'ensemble des citoyens, qui sont ainsi détruits.

Les samedis après-midi, de nombreux Français sont privés de la liberté de flâner dans leur ville, contraints de rester chez eux pour ne pas prendre le risque d'être confrontés aux scènes de guérilla urbaine que nous infligent quelques révolutionnaires prétendument épris de liberté. Nous y perdons alors tous, une première fois en étant privés de la possibilité de se mouvoir en toute sérénité au sein de l'espace public les jours de mobilisation, une deuxième fois en perdant la jouissance du mobilier urbain et une troisième fois en devant financer les réparations par nos impôts.

Que dire également de ces commerçants qui ont dû mettre la clé sous la porte, subissant la chute des ventes provoquée par les blocages et les samedis sans client ? Que dire de ces propriétaires de petits commerces, qui ont vu le travail parfois de toute une vie, la fierté de décennies de labeur vandalisés, pillés, parce que leur vitrine était sur l'itinéraire de ces cortèges de casseurs ?

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