Le 12 décembre dernier, Cédric Herrou, cet agriculteur devenu l'emblématique défenseur des migrants à la frontière franco-italienne, était acquitté des accusations d'aide à la circulation et au séjour des migrants par la Cour de cassation. Cette décision qui, je le crois, honore la justice de notre pays, intervenait après la reconnaissance heureuse par le Conseil constitutionnel du principe de fraternité, duquel découle la liberté d'aider autrui dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour.
Le 14 février, M. Herrou était à nouveau relaxé dans une autre procédure l'opposant au préfet des Alpes-Maritimes. Ces affaires auraient pu s'arrêter là et M. Herrou aurait pu retourner à son travail d'agriculteur dans la vallée de la Roya et à son militantisme humanitaire. Il n'en est rien : pour une raison qu'on peut avoir du mal à comprendre, l'acharnement judiciaire se poursuit contre ce militant, le parquet ayant fait appel de cette relaxe.