Quinze heures quarante, c'est l'heure à partir de laquelle, les femmes, dans notre pays, travaillent gratuitement. Ce travail gratuit s'explique par des salaires inférieurs de 25 % à ceux des hommes tous contrats confondus et de 16 % si l'on ne comptabilise que les temps pleins. À poste, compétences, expérience et zone géographique égaux, une femme gagne 10 % de moins que son collègue masculin et 70 % des travailleurs pauvres sont des travailleuses. Il s'agit d'une injustice et d'une exploitation insupportables et c'est une dimension essentielle de la crise sociale.
Les années passent et les lois dites sur l'égalité salariale s'empilent, mais ces chiffres demeurent vertigineux. Face à cette indéniable réalité, il est urgent de prendre les mesures nécessaires et de donner un grand coup d'accélérateur. Les femmes représentent 52 % de la population active mais les inégalités persistent et la liste est longue : inégalité dans l'accès à l'emploi, non-mixité et non-reconnaissance des métiers, précarité accrue à cause du temps partiel prétendument choisi, carrières et promotions grignotées, rémunérations et retraites plus faibles.
L'égalité salariale serait un formidable moteur économique, social et culturel qui aurait un retentissement dans toutes les sphères de nos existences.