De 460 000 contrats aidés en 2016, nous sommes passés à 120 000 parcours emploi compétences en 2018, et il y aura sans doute moins de 100 000 PEC en 2019. C'est une baisse drastique de 80 % en trois ans. Dans mon département de la Loire, nous sommes passés de 4 350 contrats aidés en 2016, à 1 700 parcours emploi compétences en 2018, soit un recul de 70 % en seulement deux ans.
Pour justifier cette baisse drastique, l'exécutif a eu des paroles blessantes envers les bénéficiaires des contrats aidés – que je préfère appeler, pour ma part, des « contrats aidants ». Ces bénéficiaires ont été stigmatisés de façon honteuse : ils seraient coûteux, inefficaces et pas formés, alors qu'ils jouent un rôle majeur dans le fonctionnement de nos associations et dans les actions de solidarité des services publics de nos territoires. Le Président de la République Emmanuel Macron a même déclaré que ceux qui défendent les contrats aidés « n'en voudraient pas pour eux-mêmes ».
Coûteux, les contrats aidés ? Une étude de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail, la DARES, explique qu'en 2017, la suppression des emplois aidés est à l'origine de l'inscription de 55 000 personnes à Pôle emploi. Il faut savoir que le coût annuel pour l'État d'un contrat aidé est estimé entre 6 000 et12 000 euros, et que, selon ATD Quart Monde, un chômeur de longue durée coûte entre 12 000 et 15 000 euros à l'assurance chômage. Autrement dit, vous avez préféré les chômeurs de longue durée, plus coûteux pour les finances publiques, aux contrats aidés.