En témoigne, en 2018, la fermeture prématurée par Naval Group de son site de Cherbourg.
Pour autant, des projets sont menés et des expérimentations sont en cours – sur la rivière d'Étel ou encore sur le Rhône, près de Lyon. Ces deux expérimentations sont d'ailleurs soutenues financièrement par l'Union européenne à travers les régions. Alors, comment soutenir cette filière ? Ne pourrait-on, par exemple, simplifier les procédures et accorder un tarif de l'électricité plus attractif, dit H16 ?
Il en est de même de la petite hydroélectricité en général, notamment de basse chute au fil des rivières, pour laquelle des solutions innovantes et validées existent désormais, notamment pour préserver des continuités écologiques et des passes à poissons.
Elle est également ignorée par la PPE, alors qu'elle représente un potentiel énergétique considérable, mis en évidence en 2006 par le rapport Dambrine, resté sans effet à ce jour. À titre d'exemple, les associations des moulins ont évalué le potentiel de production des seuls moulins à eau à l'équivalent d'un demi-réacteur nucléaire.
Pour ma part, j'ai la conviction que l'hydrolien et la petite hydroélectricité peuvent contribuer à l'autonomie énergétique des zones non interconnectées au réseau d'électricité, telles que les îles de la métropole et des outre-mer. Certaines îles sont encore très dépendantes au fioul et cherchent à s'en défaire – je pense à Molène, à Sein, à Ouessant.
En plus de soutenir la transition énergétique, ces sources d'énergie auraient l'énorme avantage de se fondre dans le paysage et, contrairement à l'éolien, d'échapper aux justes contraintes de la loi littoral.
Ainsi, madame la secrétaire d'État, il importe que la France accorde par votre intermédiaire, tout en tenant compte des leçons de l'échec de Cherbourg, son concours au développement de l'énergie hydraulique, qui représente une énergie maritime formidable dans le mix énergétique, en particulier dans les zones non interconnectées et à l'export.