Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du mercredi 6 mars 2019 à 22h00
Débat sur l'avenir du secteur hydroélectrique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Peut-on encore croire aux vertus salvatrices de la privatisation de nos biens publics au travers de montages public-privé ? Peut-on encore y croire un seul instant ?

Les sites hydroélectriques représentent la limite à ne pas franchir : le transfert à des sociétés privées d'une infrastructure rentable que nous avons financée collectivement est une impasse économique et écologique.

Actuellement, 662 barrages stockent 75 % des réserves en eau douce de surface. Première source d'énergie renouvelable, ils produisent 12 % de l'électricité de notre territoire et totalisent 2,5 milliards d'euros annuels d'excédent brut.

En outre, l'hydroélectricité est au coeur d'un système éco-dynamique dans plusieurs régions de France. Elle est alors indissociable de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme, et essentielle pour l'approvisionnement en eau potable. C'est donc un secteur hautement stratégique.

Votre prétendue transition écologique est fondée sur le tout électrique. Passons sur les problèmes techniques et économiques pour en venir à la question de l'électricité. Un parc automobile de 36 millions de véhicules tout électriques nécessiterait l'équivalent de la production d'électricité de dix à quinze réacteurs nucléaires selon les calculs de l'ADEME – Agence de l'environnement et de la maîtrise des énergies. Comment pouvez-vous envisager de privatiser la première source d'électricité renouvelable tout en souhaitant le développement des voitures électriques et la réduction de la part du nucléaire ?

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