C'est pourquoi ils ont ressenti comme un choc la suppression de l'impôt sur la fortune. Si vous l'aviez supprimé à un moment où le chômage aurait baissé de manière spectaculaire, à un moment où la pauvreté n'aurait pas touché plus de 9 millions de personnes, peut-être l'auraient-ils compris autrement mais ils ont eu le sentiment qu'au moment de la pire peine, on trouvait le temps et le moyen de soulager l'effort de ceux qui n'en fournissent guère pour les autres. Vous ne pouvez pas ignorer ce choc.
Et ne dites pas que la mesure va améliorer la situation. Dans un instant, je rappellerai pourquoi cela est impossible.
Les Français ont su ce que représentait cette somme parce que nous nous sommes chargés, comme c'est notre devoir, de le leur dire. Non, la suppression de l'impôt sur la fortune n'est pas rien : ce sont 75 000 logements sociaux qu'on ne peut pas créer, 70 000 places en crèche qu'on ne peut pas ouvrir, 60 000 enseignants qu'on ne peut pas recruter et le prix de 50 hôpitaux. Ce n'est pas rien ! C'est une somme considérable.