Les Français voient bien la situation invraisemblable à laquelle on en est arrivé dans toute l'Europe, et dont on ne parle pas assez souvent à cette tribune. Avec le dumping fiscal qui existe en Europe, – méthodiquement organisé parce que, devant l'insuffisance des fonds structurels, on pense que chaque pays s'offrira les investissements qui lui sont nécessaires en attirant à lui des entreprises et des fortunes et en abaissant le niveau d'imposition qui s'y applique – , partout, mécaniquement, les taxes explosent, qui sont l'impôt que tout le monde paie, comme l'a très bien rappelé mon camarade Jean-Paul Dufrègne à propos de la TVA, impôt le plus lourd et le plus injuste, tandis que peu à peu l'impôt sur le revenu, qui est progressif, et l'impôt sur les sociétés reculent.
Le mouvement est spectaculaire ! En 1986, dans notre pays, le taux de l'impôt sur les sociétés était de 45 % : il sera de 25 %. En trente ans, vingt points de moins prélevés sur la richesse produite par les travailleurs ! Avez-vous le sentiment que, depuis, les créations d'emplois, le nombre d'entreprises et d'industries aient augmenté ? Non ! Au contraire ! Globalement, cette méthode économique a asphyxié la production et l'échange.
Les Français savent aussi qu'il y a quelque chose d'insupportable et, pour ainsi dire, d'arrogant et de blessant à supprimer l'impôt sur la fortune au moment même où la fraude fiscale représente 1 000 milliards en Europe et 85 milliards en France. C'est du vol ! Si tout le monde payait sa part d'impôt, le budget de la France ne serait pas en déficit ! Nous serions excédentaires !