Par ailleurs, je rappelle que les dons aux associations procurent aux personnes physiques une réduction d'impôt sur le revenu. Les contribuables aisés en bénéficient d'ores et déjà.
S'agissant des conséquences de l'ISF sur l'économie, il existe des études économiques assez intéressantes qui démontrent qu'elles s'élèvent, sur le long terme, à une perte de PIB de 35 milliards d'euros. Je vous renvoie notamment aux travaux de Michel Didier. Je précise qu'il ne s'agit pas simplement du départ de quelques contribuables, mais d'une perte d'opportunités : en effet, il s'agit de dirigeants d'entreprise qui auraient pu créer de la valeur en France. Tout cela est assez bien documenté et montre que cela ne se limite pas à quelques pertes mineures.
Par ailleurs, vous avez cité Keynes, lequel considère l'investissement comme le moteur privilégié de la croissance, rattachant l'économie future à l'économie présente, notamment par le biais du multiplicateur d'investissement. L'investissement est financé par les fonds propres et réciproquement. L'actionnariat est donc indispensable. Telle est bien la motivation de notre position au sujet de l'ISF : il s'agit de taxer la rente immobilière et de permettre à l'investissement de nourrir la croissance et la création d'emplois.
Monsieur Mélenchon, vous avez indiqué que la France perd des emplois, qu'elle n'a plus d'industrie et que le chômage augmente. Cela n'est pas exact.