Vous agitez le spectre de la fuite des capitaux, martelant qu'elle serait aggravée par le rétablissement de l'ISF. C'est faux. Selon un rapport de la Direction générale des finances publiques, seuls 587 contribuables se sont exilés – rien ne dit d'ailleurs qu'ils ne l'auraient pas fait de toute façon. Quant aux effets sur l'emploi, selon vos services eux-mêmes, 50 000 emplois ont été créés grâce à la suppression de l'ISF ; autant dire zéro.
Voici ce que m'inspirent votre discours et votre comportement d'aujourd'hui : vous renvoyez à la niche la colère de la France qui manque. À la niche, le désespoir de la France des frigos vides ! À la niche, l'humiliation des retraités qui ont consacré leur vie au travail ! À la niche aussi, la capacité du Parlement à discuter : une fois de plus, vous utilisez la procédure du rejet préalable pour l'empêcher de débattre !
Madame la secrétaire d'État, tous ceux qui ne nagent pas dans le luxe, le calme et la volupté, tous ceux qui mangent des pâtes au quotidien savent que lorsqu'on met un couvercle sur l'eau qui bout, elle déborde.