Le SMIC brut mensuel étant de 1 521 euros depuis le 1er janvier de cette année, cela représenterait une hausse d'environ 18 %, soit environ 6 % par an.
Il faut rappeler que d'un point de vue économique, l'évolution du salaire minimum est un compromis entre plusieurs objectifs de politique publique, et tout l'art de conserver cet équilibre consiste à savoir jusqu'où il faut aller. Le premier objectif du SMIC est la garantie du pouvoir d'achat des salariés situés au bas de l'échelle des rémunérations – rappelons qu'il est une amélioration du SMIG, « salaire minimum interprofessionnel garanti », qui avait été créé pour cela. Le deuxième objectif, c'est le maintien dans l'emploi. Le troisième, c'est la compétitivité en matière de coût du travail, qui doit permettre de développer d'autres emplois.
Il faut le dire ici : introduire une hausse aussi forte et soudaine du SMIC aurait nécessairement des effets négatifs importants sur l'emploi et sur la compétitivité des entreprises, donc sur l'emploi de demain. En s'appuyant sur les études existantes, assez nombreuses, on estime que l'effet emploi d'une hausse d'un point du coût du travail aboutirait entre 10 000 et 20 000 emplois en moins chaque année.