Même si l'on ne peut bien sûr pas mécaniquement multiplier ce chiffre par les 18 % de hausse qu'entraînerait à terme votre proposition de loi, il est certain que l'impact négatif sur l'emploi serait massif. Au moment où le chômage commence enfin à baisser dans notre pays, après trente années de chômage de masse, une telle démarche serait tout à fait contreproductive alors que la lutte contre le chômage reste la grande priorité.
Il faut par ailleurs souligner une exception française : le maintien du pouvoir d'achat des salariés rémunérés au salaire minimum est garanti par la formule de revalorisation légale du SMIC, même en l'absence de coup de pouce. Ainsi, cette année, l'augmentation a été de 1,5 % au 1er janvier, soit 1 204 euros nets par mois. Le pouvoir d'achat du SMIC a augmenté de 7 % depuis 2008, de 24 % depuis 2002 et de 35 % depuis 1998, cela parce que notre pays applique une double indexation, à la fois sur l'inflation et sur la moyenne de l'augmentation des salaires ouvriers et employés. Si d'autres pays ont connu des hausses plus rapides dans les années récentes – comme ce fut le cas de la France il y a très longtemps, plus de cinquante ans – c'est parce qu'ils partaient de beaucoup plus bas que nous : à l'heure actuelle, le SMIC brut représente en France 61 % du salaire médian, contre seulement 50 % en Allemagne par exemple.