Sans répondre point par point, je souhaite revenir sur deux sujets qui ont été abordés et évoquer les solutions.
S'agissant des études qui portent sur le lien entre l'augmentation des salaires et la création d'emplois, je prends note de l'étude de l'OFCE que vous mentionnez, monsieur le rapporteur. Mais, dans le domaine économique dans lequel nombre de choses se disent, je m'appuie uniquement sur des études qui ont été publiées. Cela signifie que les autres économistes les passent au crible. Les résultats peuvent être considérés comme probants car tous les experts dont les points de vue, y compris idéologiques, peuvent diverger, les ont passées en revue de manière exigeante.
Or, il existe un quasi-consensus sur la relation entre le niveau des salaires et l'emploi. Il ne faut pas sacrifier l'un à l'autre, ni inversement. Nous pouvons tous en faire l'expérience dans notre vie quotidienne : si le SMIC augmente de 18 % comme vous le proposez, comment le boulanger ou le coiffeur pourront-ils maintenir leurs prix ? Compte tenu de leurs faibles marges, ils seront obligés de les augmenter. Le coût de la vie sera plus élevé et le pouvoir d'achat ne sera pas forcément gagnant. Même au niveau microéconomique, on comprend qu'il y a un équilibre à trouver. Bien sûr, les salaires doivent augmenter mais le rythme de cette hausse doit être adapté.
Ensuite, vous avez raison de le souligner, plusieurs études démontrent que la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé dans de nombreux pays. Mais ce n'est pas le cas de la France – je vous renvoie aux études de l'INSEE – : elle y est passée de 64,9 % en 1990 à 65,3 % en 2018.