Le groupe du Mouvement démocrate et apparentés soutiendra cette motion de rejet préalable. En effet, si nous reconnaissons la nécessité d'améliorer le pouvoir d'achat de nos concitoyens, la méthode choisie dans cette proposition de loi n'est pas adaptée aux réalités de notre pays.
Même si l'augmentation du SMIC peut apparaître comme la solution idoine, il s'agirait d'un non-sens économique, car elle aurait pour conséquence d'augmenter substantiellement le coût du travail, ce qui constituerait un frein à l'embauche de tout un pan de la population, notamment les plus jeunes et les travailleurs non qualifiés.
Notre majorité a fait un choix plus cohérent en décembre dernier, en votant la loi portant mesures d'urgence économiques et sociales, afin d'augmenter les rémunérations au niveau du SMIC, moyennant une hausse de la prime d'activité et un élargissement du champ de ses bénéficiaires. Cette démarche a constitué une mesure forte à destination des ménages modestes, sans pour autant augmenter le coût du travail.
De plus, la transformation du CICE en baisse de charges pérennes votée dans le cadre du dernier PLFSS – projet de loi de financement de la sécurité sociale – doit permettre de diminuer le coût du travail et, ainsi, de dynamiser l'embauche des moins qualifiés.
Enfin, rappelons-le, cette majorité a engagé une transformation massive de la politique d'investissement dans les compétences des travailleurs : les premières remontées sont très positives. Notre opposition porte donc non pas sur le fond, mais sur la forme, ou plutôt sur les moyens que nous nous donnons pour améliorer le quotidien des Français.