Sans intention polémique, je dirai que j'ai le sentiment que l'assainissement des finances publiques n'est plus une priorité du Gouvernement. Ce que nous avons senti lors du très long débat sur le projet de loi de finances pour 2019, nous le retrouvons dans ces résultats, certes incomplets : les dépenses augmentent de 3 milliards d'euros, en ralentissement par rapport à ce que l'on connaissait auparavant, mais tout de même en croissance ; le déficit stagne, en s'établissant autour de 2,7 %, mais il s'alourdit de 8 milliards d'euros supplémentaires, avec une charge de la dette toujours en augmentation : pour la première fois depuis longtemps, on ne réduit pas un déficit élevé.
Ces résultats sont d'autant plus préoccupants que le déficit structurel, dont se soucie beaucoup la Commission – nous assistions hier à Bruxelles avec le rapporteur général à la conférence interparlementaire sur la stabilité, la coordination économique et la gouvernance économique dans l'Union européenne – persiste. Les rapports de la Cour des comptes sont constants sur ce point et cette persistance pose évidemment beaucoup de questions. Je souhaiterais avoir votre opinion… sur ma propre opinion.
Enfin, comment faites-vous – effet de magie, technique particulière ? – pour à la fois augmenter les recettes de 9 milliards par rapport au prévisionnel et abaisser la prévision de croissance de 1,7 à 1,5 % ? Faut-il y voir des problèmes d'élasticité, de calcul, ou une grande prudence de votre part ?