Intervention de Laetitia Saint-Paul

Séance en hémicycle du lundi 11 mars 2019 à 16h00
Coopération parlementaire franco-allemande — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaetitia Saint-Paul :

Quel frein au projet européen !

Sachant ce que je dois à l'école de la République, je tiens à féliciter tous ceux qui ont oeuvré au rétablissement des classes européennes, à commencer par le ministre de l'éducation nationale, M. Jean-Michel Blanquer. Je tiens également à souligner l'ambition de la coopération franco-allemande en matière d'apprentissage de la langue allemande.

La connaissance de l'autre est un préalable. Je tiens le même discours à tous les jeunes que je rencontre : la maîtrise des langues étrangères est utile tout au long de la vie et aucun préjugé ne peut remettre en cause une telle compétence. C'est précisément grâce à ma maîtrise de l'allemand que j'ai eu l'honneur de commander l'une des compagnies binationales de la brigade franco-allemande. Au cours de quatre années passées outre-Rhin, j'ai pu mesurer tout ce qui nous rassemble. « Einigkeit, Recht und Freiheit » s'unissent admirablement à notre devise républicaine : « liberté, égalité, fraternité ». C'est parce que nous avons les mêmes valeurs à défendre qu'une défense européenne a du sens.

La brigade franco-allemande est née d'une ambition politique, que nous perpétuons aujourd'hui. C'est elle, et elle seule, qui peut transformer les paroles en actes. J'ai pu déplorer, lorsque je commandais, que les militaires français placés sous mes ordres fussent envoyés en Guyane pour lutter contre l'orpaillage, plutôt que d'être déployés aux côtés de leurs camarades allemands au Kosovo, alors même que la France y était présente. Les militaires de la brigade franco-allemande n'attendent pourtant que des déploiements conjoints. Ils y sont formés, ils y sont prêts.

C'est bien nous, hommes et femmes politiques, qui sommes comptables de l'efficacité des outils que nous mettons en place. Le traité d'Aix-la-Chapelle stipule que les deux États s'engagent à renforcer la coopération entre leurs forces armées en vue d'instaurer une culture commune et d'opérer des déploiements conjoints. Nous, députés, aurons la lourde responsabilité de donner vie à ce traité.

La commission des affaires étrangères, à laquelle j'appartiens, met tout en oeuvre, sous la présidence de Mme Marielle de Sarnez, pour faire vivre la diplomatie parlementaire. À chaque conférence interparlementaire sur la politique étrangère de sécurité et de défense, qui a lieu tous les six mois dans la capitale du pays qui assure la présidence du Conseil de l'Union européenne, je mesure à quel point notre responsabilité en tant que députés est forte et combien nos rencontres tendent à faire converger nos idées et à faire vivre nos démocraties représentatives.

Aux yeux de nombre de nos concitoyens, l'Europe manque d'un cap, d'une capacité à agir. Ils sont très nombreux à porter un regard inquiet sur notre union dans un environnement international de plus en plus instable. Menace de la force et risque de la faiblesse se cumulent aujourd'hui de façon spectaculaire. J'ai la certitude que notre initiative contribue fortement à faire vivre notre projet européen, dans un contexte où notre responsabilité est immense. Nous donnons, aujourd'hui, un nouveau souffle au dialogue entre nos deux pays, en tissant des liens de confiance entre les députés de nos deux assemblées. Nous sommes force de proposition.

C'est pourquoi, mes chers collègues, je vous encourage vivement à voter en faveur de cette initiative, dont nous pouvons être très fiers.

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