Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mardi 24 juillet 2018 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Je voudrais faire part à mes collègues de deux réflexions.

S'agissant tout d'abord de la guerre commerciale avec les États-Unis, Angela Merkel a fait lors du G7 la proposition, pertinente, que nous nous mettions autour de la table pour établir, parce que nous voulons respecter un principe de réciprocité, les différences entre les uns et les autres. Bien que ce soit la seule proposition concrète qui ait été faite, elle a été balayée d'un revers de main et personne ne l'a reprise. C'est vraiment dommage. Quand on entend Donald Trump, on se dit qu'il a forcément tort, jusqu'à ce qu'on regarde les chiffres du secteur automobile. Les voitures européennes, quand elles arrivent aux États-Unis, sont taxées à 2 % tandis que les voitures américaines, quand elles arrivent chez nous, sont taxées à 10 %. Je ne rouvrirai pas le débat, mais je trouve que la proposition d'Angela Merkel était de bon sens. Il s'agissait, pour éviter de lancer une guerre, de prendre un papier et un crayon et de regarder les différences et les divergences, secteur par secteur pour converger vers une réciprocité entre l'Union européenne et les États-Unis. On ne peut maintenir des différences telles que celle du secteur automobile. Il existe d'autres types de différences, de barrières douanières notamment, sur lesquelles je ne reviendrai pas mais cette situation illustre bien ce à côté de quoi on passe en ne regardant pas les choses.

D'autre part, pour aller dans le même sens que Maurice Leroy, une baisse de 11 % d'une partie de la PAC étant pour l'instant sur la table, il faut d'autant plus que la France se batte ; les agriculteurs et les éleveurs s'inquiètent de certains accords de commerce et de libre-échange. Quant à savoir si ces inquiétudes sont justifiées ou pas, les études d'impact nous le diront. Je pense en particulier à la filière de l'élevage bovin. Il faudra apporter des mesures de soutien à ces filières. Ce n'est donc pas vraiment le moment de baisser les aides directes de la PAC. Je le dis car il est très important que le représentant permanent de la France à Bruxelles l'entende de la représentation nationale. Au moment où l'on multiplie les accords de libre-échange concernant en particulier l'agriculture et l'élevage, je recommande la prudence.

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