Un rapport de Human Rights Watch paru début septembre et des déclarations de responsables de l'ONU le mois dernier apportent des preuves attestant que 1 million de Ouïghours – une minorité musulmane turcophone du nord-ouest de la Chine – sont incarcérés dans des camps de « déradicalisation » ou de « rééducation », où ils subiraient des tortures, des détentions arbitraires, des mauvais traitements et un endoctrinement. D'autre part, depuis 2017, les autorités du Xinjiang ont lancé une véritable campagne de collecte d'informations biométriques concernant cette population ayant pour but d'en assurer une surveillance totale. Le gouvernement chinois a nié les accusations de torture mais reconnaît la détention de Ouïghours en justifiant leur surveillance particulière pour éviter une contagion terroriste.
Suite aux déclarations de l'ONU, plusieurs parlementaires américains, démocrates et républicains, se sont saisis de la question et ont adressé une lettre publique à votre homologue, Mike Pompeo, ainsi qu'au secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, accusant la Chine d'instaurer un État policier hi-tech dans le Xinjiang et de commettre des violations graves des droits humains. Les sénateurs réclament des sanctions contre des hauts responsables du Parti communiste chinois en application du Global Magnitsky Act qui permet aux États-Unis de geler les avoirs de responsables de graves violations des droits de l'homme ou d'empêcher que leur soient délivrés des visas. Le Gouvernement français prendra-t-il position sur cette question ? Le véhicule des sanctions vous semble-t-il approprié ?