Monsieur le ministre, en Afrique, la conjoncture politique et les élections présidentielles à venir – en République démocratique du Congo (RDC) en fin d'année, au Togo, au Burundi et en Côte d'Ivoire en 2020, ou en Zambie, en 2021 – suscitent des interrogations sur le renouvellement démocratique. Dans ces pays souvent divisés pour des raisons ethniques, minés par la corruption et l'opacité des prises de décision, le jeu politique écarte les citoyens du débat public. Or, nous le savons pertinemment, la stabilité et l'unité d'un pays impliquent la construction d'une société dont les institutions sont participatives et inclusives. Tenant compte de ces exigences, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a inscrit, dans ses objectifs de développement durable, l'inclusion politique afin, notamment, de renforcer la crédibilité, la transparence, l'efficacité et la viabilité des institutions et des processus électoraux sur le continent africain.
Hier, le groupe d'amitié France-Mali a auditionné l'Organisation internationale de la francophonie, qui a apporté son concours à l'organisation de l'élection présidentielle malienne et s'apprête à faire de même pour les élections législatives. Lors de la conférence des ambassadeurs, le Président de la République a rappelé que l'affaiblissement démocratique était un enjeu de taille, car l'Afrique revêt une importance particulière pour l'équilibre du monde de demain.
Je souhaiterais donc savoir comment, dans la perspective des scrutins à venir, la France, soucieuse du renouvellement politique, peut soutenir les initiatives citoyennes sans pour autant s'ingérer dans la vie politique des pays africains. Pensez-vous que l'aide publique au développement, en affichant parmi ses priorités la jeunesse, l'éducation et l'égalité femmes-hommes et en agissant auprès de la société civile, suffise pour assurer le renouvellement démocratique ?