Monsieur le ministre, lors des auditions que je réalise en vue de la rédaction de mon rapport pour avis sur la mission « Asile, immigration et intégration », mes interlocuteurs expriment une inquiétude assez vive quant à la situation qui prévaut à Idlib. Il est en effet possible qu'un nombre très important de réfugiés – plus d'un million – soient amenés à fuir cette zone et à se retrouver en Turquie, voire, ensuite, en Europe. Quelles mesures la France et ses partenaires prennent-ils, sinon pour contrôler la situation, car cela est très difficile, du moins pour trouver une solution dans un cadre multilatéral ?
Par ailleurs, qu'en est-il de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie, dont on sait qu'il est utilisé par cette dernière comme un moyen de pression ? La Turquie, en effet, ouvre ou ferme le « robinet » – l'expression n'est pas très heureuse –, selon ses intérêts, puisqu'elle contrôle l'accès à la route des Balkans des 3,5 millions de réfugiés présents sur son sol, lesquels pourraient être, demain, 4,5 ou 5 millions si la situation se dégrade à Idlib ?