Sur nos territoires, nous avons des entreprises qui exportent et des emplois qui proviennent du commerce extérieur. Comme l'ont souligné mes collègues, nous avons donc tout intérêt à faire la promotion de nos travaux sur le terrain.
Ma question portera plus spécifiquement sur l'industrie aéronautique, qui représente 838 milliards de dollars à l'échelon mondial. L'industrie aéronautique française se situe au deuxième rang mondial, à hauteur de 69 milliards de dollars, derrière les États-Unis mais devant la Chine. Cette position privilégiée est en quelque sorte une exception française, rendue possible par les performances de nos industriels exportateurs comme Thales, Airbus, Safran ou encore Dassault.
L'industrie aéronautique britannique se place au troisième rang mondial, après la France. Elle bénéficie d'une proximité avec l'industrie américaine, mais aussi de la participation aux grands programmes de l'Union européenne. Nous verrons ce qu'il en adviendra avec le Brexit.
À l'occasion de l'inauguration d'un site dans ma circonscription, le représentant de Boeing en France m'a informée que dans le cadre du développement de son avion 737 Max, son entreprise avait lancé une opération d'ampleur s'appuyant sur le savoir-faire des fournisseurs français. Les achats de Boeing en France représentent 100 fournisseurs, 30 000 emplois et 6,5 milliards d'euros. Parmi ces 100 fournisseurs, 15 ont été triés sur le volet pour constituer la Boeing French Team, équipe française d'excellence du constructeur. Certains de ces fournisseurs bénéficient d'investissements américains. Ceci nous renvoie au mécanisme de filtrage des investissements étrangers qui se met en place, en relation avec l'article 55 du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE). Faut-il se montrer circonspect vis-à-vis de ces investissements qui portent sur un domaine stratégique, ou faut-il se réjouir sans arrière-pensée que la filière aéronautique américaine apprécie nos sous-traitants et notre main-d'oeuvre – en d'autres termes, qu'elle valorise notre industrie ?