Intervention de Éric Girardin

Réunion du mardi 11 décembre 2018 à 17h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Girardin :

Je vous remercie pour vos propos éclairants sur le royaume d'Arabie Saoudite et, plus globalement, sur le Moyen-Orient. Vous l'avez dit, l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi a durablement entaché le prestige international du prince héritier « MBS ». Si la situation géopolitique et stratégique saoudienne peut donner le sentiment que le pays est isolé, Donald Trump a fait connaître son soutien presque sans faille envers le royaume, dont il souhaite qu'il reste un partenaire inébranlable. Avec le soutien des États-Unis et des Émirats arabes unis, le royaume semble serein et sa priorité stratégique est de contenir, voire de réduire, l'influence iranienne au Moyen-Orient.

Depuis plusieurs décennies, lorsque les relations entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite se refroidissent, la France devient un partenaire privilégié du royaume ; elle occupe ainsi un rang de second, que le royaume met en avant quand le lien avec le partenaire principal n'est pas au beau fixe. Ce n'est pas le cas aujourd'hui : l'Arabie Saoudite semble n'avoir qu'un intérêt limité à cultiver de bonnes relations avec des puissances promptes à conditionner leur soutien.

Pourtant, la France présente l'avantage d'être encore assez influente au Proche et Moyen-Orient, de faire partie du Conseil de sécurité de l'ONU, et de fabriquer et de vendre des armes. Elle est donc un partenaire intéressant pour le royaume wahhabite. Or, pour des raisons diplomatiques, elle vient de perdre un partenaire économique important – plus de 10 milliards d'euros de contrats avaient été conclus en 2015 entre les deux pays. Ma question est simple : comment concilier une diplomatie du portefeuille avec une diplomatie des droits de l'homme ?

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