Je partage vos inquiétudes sur la fragilité du régime saoudien ainsi que votre analyse du potentiel iranien. C'est évidemment une obsession israélienne, que vous évoquiez dans l'un de vos articles du Figaro, en juillet dernier, dans lequel vous vous demandiez si Benyamin Netanyahou n'avait pas l'intention d'entraîner la France, notre pays, dans une croisade contre la République d'Iran. Mais permettez-moi de citer le président iranien qui a déclaré le 24 novembre dernier, devant la conférence de l'unité islamique qu'Israël était une tumeur cancéreuse, créée après la Seconde Guerre mondiale au Moyen-Orient par les Occidentaux, afin de servir leurs intérêts !
Aujourd'hui, on sait que les Américains veulent faire tomber le régime iranien, tandis que nous préférons jouer l'apaisement, alors que les tensions entre le Hezbollah et Israël sont particulièrement vives au moment où un troisième tunnel vient d'être découvert. J'aimerais donc vous soumettre une hypothèse : imaginons que, par extraordinaire, le grand peuple iranien se débarrasse des mollahs et d'un régime donc on sait que, depuis quarante ans, il sert de matrice au djihad mondial, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse. Compte tenu du rapprochement incroyable entre le monde sunnite et les Israéliens – pour la première fois des avions israéliens vont être autorisés à survoler Oman, la semaine prochaine, pour se rendre en Asie –, ne pensez-vous pas qu'on aurait là la clef pour résoudre la question palestinienne et l'ensemble des questions qui déstabilisent la région ? Certes l'attitude des Turcs est également assez problématique ces derniers temps, mais la chute d'un régime homophobe, qui tue ses femmes adultères et a fomenté contre nous l'attentat du Drakkar ou de la rue de Rennes, n'est-elle pas l'unique espoir de voir s'ouvrir de nouveaux horizons dans la région ?